5 erreurs que font tous les écrivains débutants

Chaque année, des milliers d’apprentis auteurs se lancent dans l’écriture, avec une motivation à toute épreuve. Mais très vite, la réalité les rattrape : le texte ne ressemble pas à ce qu’ils avaient en tête, l’inspiration se fait capricieuse, et la fameuse page blanche devient une ennemie redoutable.

Tous les écrivains débutants — même ceux qui deviendront célèbres — passent par les mêmes erreurs. Si tu apprends à les reconnaître dès maintenant, tu gagneras du temps et de la confiance. Ne perdons pas de temps et commençons par la première erreur à éviter :

1. Attendre l’inspiration magique

• Le mythe du génie inspiré
  C’est sans doute l’erreur la plus répandue. Beaucoup de nouveaux auteurs pensent qu’il faut attendre l’inspiration, cette illumination soudaine qui ferait jaillir les mots comme par magie. On imagine l’écrivain plongé dans la contemplation, jusqu’à ce qu’une idée divine tombe du ciel.

  Ils se prennent pour Depardieu dans Uranus qui s'exclame : "Bien sûr, tu comprends rien, mais ça, ça s'appelle un vers. Quand j'aurai trouvé le deuxième, ben, j'en aurai deux. Et quand j'en aurai trente… quand j'en aurai cinquante… j'aurai un poème !" et de rajouter qu'il en a plein qui lui sortent de partout. (film de Claude Berri, 1990)
  Spoiler alert : elle ne viendra pas ou du moins pas comme ça.

  Car la vérité, c’est que l’inspiration n’arrive pas quand on l’attend. Elle se manifeste en cours de route, lorsque tu écris, explores, tâtonnes. Si tu restes assis devant une page blanche en espérant

  le miracle, tu risques d’attendre longtemps.

• La discipline, ton meilleur allié

  Les écrivains qui avancent sont ceux qui écrivent sans attendre d’être inspirés. L’écriture,

  c’est comme un muscle : plus tu la pratiques, plus elle devient naturelle. En te donnant

  une routine, même légère, tu enclenches un mécanisme créatif puissant.

  → Conseils concrets :

  • Fixe-toi une plage d’écriture courte (15 à 20 minutes) chaque jour.

  • Écris même sans idée géniale : une phrase maladroite vaut mieux qu’une page vide.

  • Ne te juge pas pendant que tu écris. Tu corrigeras plus tard.

  C’est en forgeant qu’on devient écrivain, pas en attendant la muse.

 2. Vouloir écrire le chef-d’œuvre du siècle

• Le piège de la perfection

  Autre erreur classique : vouloir écrire le grand roman du siècle dès le premier essai. Tu rêves peut-être de ton Harry Potter, de ton Goncourt, ou du roman qui bouleversera les lecteurs. C’est noble, mais contre-productif.

  Ce perfectionnisme te met une pression inutile. Tu t’imposes d’être génial du premier coup, et tu finis paralysé. Résultat : blocage, autocritique, et page blanche éternelle. "Écrire, c’est réécrire." Bernard Werber à écrit 11 versions de son roman "les fourmis" avant qu'il soit accepté par un éditeur.

• Le premier jet n’a qu’un rôle : exister

  Ton premier jet n’a pas besoin d’être bon. Il doit simplement être écrit. C’est une étape, un brouillon vivant. Aucun auteur ne publie son premier essai : il le retravaille, le polit, le transforme.
  C’est dans cette transformation que naît le véritable talent.

  → Méthode simple :

  1. Laisse couler ton texte sans t’arrêter pour corriger.

  2. Une fois le premier jet terminé, fais une pause de quelques jours.

  3. Relis ensuite ton texte avec un œil neuf : tu verras ce qui fonctionne, et ce qui doit être amélioré.

  Chaque réécriture t’approche du résultat final. Ton futur chef-d’œuvre se cache dans ta deuxième ou dixième version, pas dans la première.

• Dédramatise le processus

  Un texte est une matière vivante. Il évolue avec toi. Si tu acceptes que ton premier jet soit imparfait, tu te libères de la peur de mal faire. Et une fois cette peur levée, tu pourras enfin te concentrer sur ce qui compte : raconter ton histoire.

 3. Ne pas savoir ce qu’on veut raconter

• L’écriture sans boussole

  Tu veux écrire "une histoire", mais tu ne sais pas encore laquelle. Tu commences un chapitre, puis un autre, puis tu changes d’idée. Au bout de quelques pages, tout te semble confus, et tu abandonnes.

  Ce n’est pas un manque de talent : c’est juste un manque de direction. Une histoire, c’est un chemin, et sans carte, tu tournes vite en rond.

• Clarifie ton intention avant d’écrire

  Avant de te lancer, prends le temps de répondre à trois questions simples :

  • Qui est ton personnage principal ?

  • Que veut-il ?

  • Qu’est-ce qui l’empêche d’obtenir ce qu’il veut ?

  Ces trois éléments forment le cœur de ton intrigue. C’est ton fil rouge narratif. Une fois que tu l’as défini, tout devient plus clair : les actions, les rebondissements, la fin.

  Rédige un mini-résumé de trois lignes.

  → Exemple :

  "Léa veut retrouver son père disparu, mais elle découvre qu’il mène une double vie."

  En une phrase, tu tiens déjà ton personnage, son objectif, et son obstacle.
  C’est la base de toute bonne histoire.

• Le plan n’est pas ton ennemi

  Certains auteurs refusent de planifier, par peur de brider leur créativité. Pourtant, un plan n’est pas une prison : c’est un chemin. Il te permet de savoir où tu vas, même si tu décides d’en sortir en cours de route.
  Tu peux commencer par un simple enchaînement d’étapes : début – obstacle – retournement – dénouement.

  Cette clarté te donnera une liberté bien plus précieuse : celle d’écrire sans te perdre.

 4. Oublier que le lecteur existe

• Écrire pour soi… ou pour être lu ?

  Au début, beaucoup d’auteurs écrivent avant tout pour eux-mêmes. Et c’est très bien ! Mais ça s'appelle de l'écriture thérapeutique (j'en parlerai dans un autre blog voire même dans un Ebook). Si ton objectif est de partager ton texte, alors tu dois aussi penser à ton lecteur. Ce qu’il recherche, comprend, imagine, doit guider ton écriture.

• L’expérience de lecture avant tout

  Le lecteur ne veut pas simplement lire ton texte. Il veut vivre une expérience.
  Il veut ressentir la peur, la joie, la surprise, la tendresse. Pour cela, ton rôle d’auteur est de créer une immersion sensorielle et émotionnelle.

  → Astuces simples pour captiver ton lecteur :

  • Lis ton texte à voix haute. Si tu t’ennuies, ton lecteur aussi.

  • Varie le rythme : alterne phrases courtes pour la tension et phrases longues pour la respiration.

  • Utilise les cinq sens : fais sentir les odeurs, entendre les sons, percevoir les mouvements.

  Ce sont les détails concrets — un regard, une tasse qui tremble, un silence qui s’allonge — qui font exister tes personnages.

• L’art du point de vue

  Un autre piège fréquent : changer de point de vue sans s’en rendre compte.
  Tu commences au regard du héros, puis tu glisses dans les pensées d’un autre personnage, et ton lecteur se perd. Choisis un point de vue principal (interne, externe ou omniscient) et tiens-toi-y. Cela donne de la cohérence à ton récit et renforce l’immersion.

• Émotion et clarté : le duo gagnant

  Enfin, souviens-toi qu’un texte réussi, ce n’est pas seulement un texte bien écrit. C’est un texte qui fait ressentir des choses. Les lecteurs ne se rappellent pas forcément des tournures de phrases, mais ils se souviennent toujours de ce qu’ils ont ressenti.

  Ton écriture doit être au service de cette émotion. Pas besoin d’en faire trop : la sincérité suffit.

 5. Croire qu’on doit tout faire seul

• L’écrivain n'est pas un cowboy solitaire

  On imagine souvent l’écrivain comme une figure isolée, travaillant dans le silence absolu. En réalité, même les plus grands auteurs ne travaillent pas seuls : ils sont entourés de bêta-lecteurs, d’éditeurs, de coachs.

  Écrire est une aventure personnelle, certes, mais aussi collective. Les regards extérieurs sont essentiels pour progresser.

• L’importance du feedback

  Quand on écrit, on perd peu à peu la distance nécessaire pour juger son propre texte. On finit par ne plus voir les incohérences, les longueurs, voire les non sens.
  C’est là qu’interviennent les retours extérieurs : ils t’aident à voir ce que tu ne vois plus.

  → Quelques pistes pour trouver du soutien :

  • Participe à un atelier d’écriture.

  • Publie un extrait sur des plateformes d’auteurs comme wattpad ou L’Atelier des Auteurs.

  • Cherche un binôme d’écriture pour échanger régulièrement vos textes.

  Même un simple commentaire bienveillant peut te redonner confiance et relancer ton envie d’écrire.

• La communauté, pour un nouveau souffle

  Rejoindre une communauté d’auteurs, c’est aussi briser l’isolement. Tu découvres que les autres doutent, eux aussi, qu’ils rament, qu’ils réécrivent, qu’ils recommencent.
  Cette solidarité crée un effet d’entraînement : tu avances parce que d’autres avancent avec toi.

  Et un jour, c’est toi qui encourageras un nouvel auteur à ne pas abandonner. C’est le plus beau cercle vertueux qui soit.

 → À retenir

Écrire n’est pas un don réservé à quelques élus. C’est une pratique, un art vivant, qui se nourrit de persévérance et d’apprentissage. C'est à la fois une bonne et une mauvaise nouvelle. Ça veut dire que n'importe qui peut devenir un bon écrivain, mais... faut bosser dur !
Les cinq erreurs que font presque tous les écrivains débutants — attendre l’inspiration, viser la perfection, manquer de direction, oublier le lecteur, et vouloir tout faire seul — ne sont pas des échecs. Ce sont des étapes du parcours d’auteur.

En les comprenant, tu transformes tes obstacles en tremplins. Tu deviens un écrivain conscient de ses forces, patient face à ses faiblesses, et surtout, capable d’aller au bout de ses projets.

Ton défi :
Écris un court texte de 10 lignes sur un souvenir d’enfance. Ne le juge pas. Relis-le demain et note ce que tu ressens.

 Ressources utiles

• Wattpad - Où les histoires vivent

• L’Atelier des Auteurs – Publier et partager ses textes

L'inspiration ne devrait pas tarder à arriver ...

Je n'ai toujours pas trouvé mon inspiration...