La pièce de théâtre

De nombreuses nouvelles germèrent ainsi de mon esprit avec ce style bien particulier faisant de plus en plus la part belle aux dialogues. J’aime faire dialoguer mes personnages. Pourquoi ? Je ne sais pas. C’est ainsi. C’est le côté ping-pong qui me plait, je crois.

Alors que pensez-vous que je fis ? Et bien tout naturellement encore, j’écrivis une pièce de théâtre à sketch. Et là, en terme de dialogue, je me suis fait plaisir, je m’en suis donné à cœur joie.
Un éditeur assez fou qui était dans le même délire que moi a cru bon de me donner ma chance et d’éditer mon premier ouvrage. Il fallait encore trouver un titre accrocheur, ce qui ne fut pas chose facile. On tomba d’accord sur « Le cortège déjanté ». La maison d’édition a dans un premier temps coulé (Je vous assure que ce n’est pas de ma faute !) mais elle a été reprise récemment. Ouf ! l’honneur est sauf.

Le Cortège déjanté - Extrait :

Voiture n°4 – Peugeot 106 sans option modèle 91
Damien et Catherine. Amis de la mariée.

CATHERINE. T’as vu, le curé les a uni pour le meilleur et pour le pire. Je croyais que ça ne se disait plus.
DAMIEN. Oui et ben quand tu vois la gueule de son mari, tu vois tout de suite pour quoi il les a unis. Crois-moi, le meilleur ça va pas lui arriver tous les jours.
CATHERINE. T’es salaud de dire ça. T’as vite fait de juger les gens !
DAMIEN. Il te fait bonne impression toi ?
CATHERINE. Pas spécialement, mais on le connaît pas encore assez. Il est venu qu’une fois à la maison.
DAMIEN. Ouais et c’était une fois de trop. Il nous a pris la tête pendant une heure avec ses expositions d’art contemporain et ses conférences. Moi un mec qui va voir une conférence sur la transhumance des yacks en Mongolie Australe dans les années 50 ça me fait peur. Et surtout ça me fait chier.
CATHERINE. Non moi ça ne me fait rien.
DAMIEN. Ah oui ! Et bien je te le dis tout de suite, s’il revient et qu’il commence à nous parler de la reproduction des palourdes au moyen âge en période de pleine lune, je le fous dehors helico piano.
CATHERINE. Tu serais même pas capable.
DAMIEN. Quoi !
CATHERINE. T’oserais pas je te dis.
DAMIEN. Là tu me connais pas ma courgette. Même pas il aura le temps de dire un ou deux. Paf ! Dehors Monsieur je sais tout. Il ira parler des yacks de Mongolie avec les voisins d’en face. Ils vont bien le comprendre, ils sont un peu mongoles eux aussi. Mais bon, ils n’ont pas de yack. Par contre ils ont un pékinois. Pékin et les Mongoles c’est pas une bande dessinée ça ?
CATHERINE (déconcertée). Mais tu racontes que des conneries mon pauvre.
DAMIEN. Des conneries peut-être, mais au moins c’est des conneries intelligentes. Et pis je préfère être con comme je suis qu’intelligent comme il est.

couverture livre cortège déjanté
couverture livre cortège déjanté

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