Le Rêveur et le Rubis
Un rêveur allongé sur un rocher bien lisse Dominant la vallée et lisant La Palisse Ressentit tout à coup dans le creux de ses reins Une douleur si forte qu’il se dit : « crottin ! » « Qu’est ce donc que ceci qui me pique le dos Me perce, me meurtri, je crains le lumbago Pourquoi ne peut-on pas dans ce monde sadique Laisser un peu en paix les gens et l’onirique ? » En regardant plus près l’objet de sa torture Il s’aperçut bien vite qu’il avait subi La rondeur d’un caillou qui de part sa texture Révélait, rougeoyant, que c’était un rubis. « Peuchère ! cria t-il, sale pierre funeste Qui t’a permis ainsi de saboter ma sieste ? » Il prit la pierre infâme et la jeta très loin Elle roula jusqu’au pied d’un pauvre pèlerin. On retrouva la pierre en vitrine exposée Au milieu des diamants à un prix insensé Un portable à la main, le riche pèlerin Jouait à la bourse de New-York à Pékin. Les rêveurs aujourd’hui font le plus gros travail Ils trouvent les idées, ils cassent les murailles Il suffit de se baisser pour aller cueillir Les fleurs qu’ils ont semées pour ne point trop souffrir.