
Une lettre d'amour




L'amour
J’aime.
J’aime mais elle ne le sait pas. Enfin elle ne le sait pas encore mais je vais lui dire. Je vais lui dire dans une lettre. J’ai déjà commencé à réfléchir comment je pourrais lui avouer… mais c’est plus dur que ce que je pensais. Lui écrire simplement Je t’aime c’est un peu court et pas très original. Pourtant, c’est pas l’originalité qui compte dans ce domaine mais bien la sincérité. Mais bon, je vais faire un effort.
Je vais écrire tout d’un jet, ce sera plus spontané. Il paraît qu’elles aiment bien ça les filles ce qui est spontané car ça fait plus vrai. Elles aiment ça la vérité les filles.
En fait c’est surtout le mensonge qu’elles n’aiment pas.
Bon allez je me lance :
Quand je t’ai regardé dans les yeux, j’ai vu la beauté de ton âme. Puis j’ai regardé plus bas et j’ai vu la beauté tout court. Une beauté bien ronde et pointue. Cette beauté là elle m’a plu. Celle de ton âme aussi. Il n’y a pas d’échelle dans la beauté. Enfin je veux dire qu’on ne peut pas classer la beauté de l’âme avant celle du corps et vice versa. Les deux beautés se valent au niveau de la valeur qu’on peut leur donner, enfin tu comprends ce que je veux dire quoi. J’aime bien ton physique et ton âme de la même manière. Bien que ce soit complètement différent.
Je suis certain que tu pourrais m’aimer, sur un malentendu. On a des points communs tu sais. Il faudra simplement les trouver. Et puis on a des différences aussi. Et là je les ai déjà trouvées : tu as souvent raison et j’ai souvent tort. Et le tort tue. Et oui, j’ai de l’humour comme tu peux le constater, ce qui ne gâte rien.
Un amour ça protège. Ça tient chaud quand on a froid, comme une douce écharpe en laine, ça réconforte quand on est mal comme une mama italienne. C’est doux un amour comme un oreiller sans fibres synthétique. Avec toi, je me sens léger, je me sens invulnérable, je me sens vivant. Je suis devenu beau. Je l’ai vu dans tes yeux. Tu sais qu’ils sont beaux tes yeux. Tes yeux sont aussi beaux qu’un épi de blé balancé par le vent, qu’un couché de soleil en mer d’Iroise par une douce soirée d’été, qu’un coquelicot rubicond qui ébroue nonchalamment sa corolle à la douce rosée naissante propageant des reflets mordorés sur cette nature baillante pas encore vraiment réveillée par les premiers rayons rasants les hauts plateaux du Larzac. Tes yeux sont tout ça et bien plus encore. J’ai dit le Larzac mais on pourrait aller jusqu’au Causse Méjan.
Je suis peut-être un peu maladroit pour exprimer mes sentiments mais qu’importe.
Là je prends la plume et tu vois que je bataille avec mes phrases mais dans tous ces mots laborieux, j’espère que tu as compris Marion à quel point je t’aime.
C’est devenu banal de dire ces mots Marion, mais ça veut dire tellement de choses…
Ça veut dire que j’en dors pas la nuit, que je ne vois pas le jour, que ça m’étouffe, que ton visage est gravé dans ma rétine, que ton parfum est figée dans mes narines et je ne te dis pas où est gravée la douceur de tes mains.
Sans toi, ma vie n’a pas de sens, pas de piment, pas de saveur. Quand tu es loin, je ne suis pas moi, je ne suis plus moi, je ne suis plus rien Marion. Et ça me fait peur… un peu… mais je ne voudrais pour rien au monde que ça change.
Si seulement tu ressentais le dixième de ce que je ressens pour toi tu aurais une idée de ce qu’est l’infini. Sais-tu ce qu’il y a après l’infini ? Les scientifiques disent qu’il n’y a rien, que l’infini il n’y a pas plus grand puisque justement ça ne finit jamais. Mais moi je sais ce qu’il y a après… il y a mon amour pour toi.
Crois-moi, l’infini à côté, n’est pas plus long que la vie d’un papillon. Oui, c’est ça, il n’y a que deux durées dans ce monde pour moi. Il y a la vie des papillons et mon amour pour toi. Ça ne veut pas dire que je n’aime pas les papillons, ô non ne crois pas ça. De toute façon, même si j’étais un papillon, je t’aimerais si intensément que toute l’éternité ne suffirait pas à quiconque à t’aimer autant que moi en quelques heures.
Marion, tu es mon papillon qui vole vers l’infini et je voudrais m’envoler avec toi.
Tendrement.
Fabien
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